À l’heure où l’homogénéité des hits mainstream se fait de plus en plus sentir, les marges innovent. Valoriser le répertoire ancien à travers des voix d’aujourd’hui, c’est rappeler que la chanson française n’est vivante que tant qu’elle se réinvente.
La démarche de Claire Faravarjoo témoigne de cette santé créative du Grand Est : une région qui cultive une indépendance farouche, qui joue collectif (souvenons-nous de l’association Scènes du Grand Est, la création du réseau OctopUs, etc.), et qui attire les projecteurs sur un vivier incontournable d’artistes.
Sa version de 'Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai', sans sacrifier à la dévotion, épouse donc l’époque : elle simplifie, elle rapproche, elle partage, tout en démontrant qu’avec peu de moyens, mais beaucoup de personnalité, une reprise peut aussi devenir un instant de grâce collectif.
La revisite de Claire Faravarjoo n’est pas uniquement une variation sur un thème connu : elle dessine à elle seule l’avenir possible de la chanson française indépendante, entre fidélité et audace, territoire et ouverture, intimité et universalité.